Mère Yvonne Aimée de Malestroit
Priez et réparez...
Catéchèse du Christ du 4 juin 1943
Maintenant, je vais te demander une chose. Tu sais, et tu y penses avec douleur, qu’un grand nombre d’hosties sont éparpillées parmi les saletés et les ruines dans la dévastation des églises . C’est comme si J’étais moi-même renversé parce que je suis dans le Saint Sacrement. Eh bien, étends idéalement ton amour comme un tapis précieux, comme une nappe du lin le plus pur pour me recueillir, moi-Eucharistie, frappé, blessé, profané, chassé de mes tabernacles, non par ces petits hommes qui frappent mes églises ils ne sont que les instruments mais par Satan qui inspire leurs actions, Satan qui sait que le temps presse et que cette lutte est parmi les luttes décisives qui anticipent ma venue. Oui. Derrière le paravent des races, des hégémonies, des droits, derrière le mobile des nécessités politiques se cachent en réalité le Ciel et l’Enfer qui se combattent. Et il suffirait que la moitié des croyants dans le vrai Dieu - mais que dis-je ? Moins que cela, moins du quart des croyants - croient réellement en mon Nom pour que les armes de Satan soient domptées. Mais où est la Foi ? Aime le moi Eucharistique. L’Eucharistie est le cœur de Dieu, c’est mon cœur Je vous ai donné mon cœur à la dernière cène; pourvu que vous le vouliez, je vous le donne toujours. Et vous ne concevrez pas le Christ en vous et vous ne lui donnerez pas le jour si vous ne savez pas faire vivre son cœur en vous. Lorsqu’une créature se forme dans les entrailles d’une femme, qu’est-ce qui se forme en premier ? Le cœur. Il en est ainsi pour la vie de l’esprit. Vous ne pourrez donner le Christ si vous ne formez pas en vous son cœur en aimant l’Eucharistie qui est Vie et vraie Vie. En aimant comme ma Mère m’aima dès ma conception. Oh ! Quelles caresses à travers sa chair vierge, à moi, informe et minuscule, qui palpitais en elle, avec mon petit cœur embryonnaire ! Oh ! Quels frémissements je communiquais à son cœur, à travers les replis obscurs de l’organisme, des profondeurs de ce tabernacle vivant où je me formais afin de naître et de mourir pour vous, en crucifiant le cœur de ma Maman à la même croix, pour vous ! Mais ces mêmes frémissements, je les communique à votre cœur quand vous me recevez. Votre pesanteur charnelle et intellectuelle ne vous permet pas de les percevoir, mais je vous les donne. Ouvre-toi entièrement pour me recevoir. Plusieurs fois par jour - je ne peux pas te dire à chaque instant, mais si tu étais un chérubin et non une créature qui connaît les faiblesses de la matière, je te dirais à chaque instant - répète cette prière : "O Jésus, qui es frappé dans nos églises par la main de Satan, je t’adore dans toutes les hosties détruites et éparpillées dans les décombres. Prends-moi pour ton ciboire, ton trône, ton autel. Je sais que je ne suis pas digne, mais tu aimes rester parmi ceux qui t’aiment, et je t’aime pour moi et pour ceux qui ne t’aiment pas. Que la douleur m’empourpre comme du sang afin que je devienne un digne ornement pour te recevoir, toi qui veux être semblable à nous en ce temps de guerre. Que mon amour soit une lampe qui brûle devant toi, très saint, et mon holocauste, de l’encens. Ainsi soit-il".
Saint Tarcisius : acolyte et martyr de l’Eucharistie
Tarcisius, nous le connaissons grâce à Saint Damase, élu Pape en 366, qui organisa le culte des Martyrs, composa et fit graver dans la catacombe de Saint-Calixte des épigrammes en leur honneur. Sur sa tombe est écrit : « Tarcisius portait les Sacrements du Christ. C'est alors qu'une troupe d'excités le pressa de les montrer aux impies. Il préféra donner sa vie plutôt que de montrer à ces chiens enragés les Célestes membres. »
C'était vers l'an 254, le cruel Valérien régnait sur l'empire de Rome. Dans la ville où les Saints apôtres Pierre et Paul avaient donné leur vie pour Jésus-Christ, les Chrétiens se multipliaient. Les païens qui les rencontraient dans les rues disaient d'eux : « Ceux-là, voyez comme ils s'aiment ». Mais ils n'avaient pas le droit de se réunir pour prier ensemble. Pour Célébrer la Messe, ils se cachaient dans les catacombes.
Or, à cette époque, Étienne était Pape et parmi les enfants qu'il instruisait pour devenir Prêtres, se trouvait un garçon d'une quinzaine d'années : Tarcisius.
Le saint Pontife leur dit un jour : « Vous ne devez pas seulement sauver votre âme, mais aussi celle des autres ; si vous avez un ami ou un parent païen, vous devez le convertir. Soyez des apôtres ! ». Et Tarcisius lorsqu'il servait la Messe priait et Communiait pour ceux qui ne connaissaient pas Jésus-Christ. Quelques mois après, le 15 Août, le Prêtre Dyonisus disait la Messe dans les catacombes. Au moment de la Communion, il se tourna vers l'assistance : « Mes frères, lequel d'entre vous se sent assez courageux pour porter l'Hostie Sainte aux prisonniers qui seront livrés aux bêtes demain ? “Moi, père, fais-moi cet honneur”, répondit le premier, Tarcisius, devenu acolyte, et qui servait la Messe. Enfant, tu passeras peut-être inaperçu, que Dieu te protège ! » et Dyonisus déposa l'Hostie dans les mains de l'acolyte. Tarcisius enveloppa ce précieux dépôt dans sa tunique, serra ses bras sur sa poitrine et sortit des catacombes. Sur la via Appia, tout en priant Dieu qu'il portait sur son cœur, il marcha ainsi jusqu'à la place publique. Il y avait là une bande de garçons païens qui jouaient sous la direction de Quintilus le plus âgé d'entre eux. « Tarcisius, qu'est-ce que tu portes comme ça ?, dit Quintilus en le saisissant par le bras. “Ça ne te regarde pas”. On sait que tu es Chrétien, si tu ne dis pas ce que tu portes, on te dénoncera à la police ». A ce moment-là, les soldats qui passaient entendirent les paroles des enfants et s'approchèrent : « Est-ce vrai que tu es Chrétien ? “Oui, je le suis” ». Ils voulurent l'obliger à desserrer les mains, mais une force extraordinaire les avaient comme soudées l'une à l'autre. Pour lui faire lâcher prise, ils frappèrent l'héroïque enfant à coup de pierre et de bâton. Il fut atteint gravement à la tête et il tomba sur les dalles de la route, les mains toujours pressées sur sa poitrine. Alors ils s'acharnèrent sur lui avec une telle violence qu'il s'évanouit en murmurant : « Seigneur Jésus, ne permettez pas que votre Corps soit profané ». Ils essayèrent encore de le fouiller, mais ils ne réussirent pas à dégager ses bras. A ce moment-là, passa un envoyé de Dyonisus, inquiet de ne pas le voir revenir. En voyant cet homme, les soldats et les enfants eurent peur et se dispersèrent, mais il était trop tard ! L'envoyé du Prêtre s'agenouilla près de l'enfant et le souleva dans ses bras. Le petit Martyr ouvrit les yeux une dernière fois et murmura : « Ne vous occupez pas de moi, mais prenez soin des Hosties que je porte ».
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